Chronique douce-amère de la vie ordinaire

Publié le 9 mars 2017

Le metteur en scène Nicolas Struve présente à L’apostrophe À nos enfants (train fantôme), un texte à l’écriture collective déjantée cosigné avec les comédiens qui l’interprètent, qui interroge sur la parentalité.

Deux couples, Junon et Massi, Daisy et René, sont en vacances au bord de la mer avec leurs enfants aux prénoms improbables : Merveille, Hypothèse, Ministère du budget et Service public.
Junon est malade, mais elle a choisi de ne pas en parler et de profiter de l’été. Daisy attend un enfant qu’elle ne gardera pas. Massi n’accepte plus le monde tel qu’il est. René avance, tel un boxeur.
Ils font les courses, préparent les repas, chantent, pratiquent des activités, règlent les conflits enfantins… Les enfants, invisibles au plateau, mais qui apparaissent dans des films de famille projetés, tantôt les réjouissent, tantôt les épuisent.
Pour occuper leurs journées, ils décident de préparer un spectacle pour la fête du village. Mais quel spectacle ? Une farce cruelle, une pièce salace, un cri politique ou un cabaret de chansonnettes ? Chacun réfléchit, questionne, propose, prêt à refaire le monde, à donner libre cours à ses rêves, son imaginaire, ses désirs enfouis…

Un théâtre de l’ordinaire

Mêlant théâtre, films et chansons, Nicolas Struve ausculte ces quatre personnages qui se questionnent sur leurs choix, leur enfance et leurs enfants, qui rêvent et s’indignent, parlent sexualité, fins de mois difficiles, éducation, espoirs et détresses…
« Le projet est né d’une envie de faire théâtre de « l’ordinaire des vies » et, plus particulièrement, de la vie familiale, explique le metteur en scène. Très vite, est venu le désir que le spectacle soit le constat, quelque peu comique, de la difficulté d’être père et mère mais aussi, formellement, qu’il soit ce « train fantôme » qui le sous-titre, où entreraient en collision séquences, genres et disciplines ».
Dans ce théâtre de la comédie humaine, mélange un peu « foutraque », complétement loufoque et plein d’humour, les comédiens nous convoquent au fil de tableaux qui se heurtent et s’entrechoquent. On en sort nostalgique de notre enfance, mais avec le plaisir d’imaginer que nous pouvons réinventer notre vie.