Quand l’animal devient source de bien-être

Publié le 26 mai 2016

La médiation animale est de plus en plus pratiquée par les fermes pédagogiques de l’agglomération avec les visiteurs, les enfants des écoles mais aussi différentes structures qui accueillent des publics fragilisés. L’objectif est clair : améliorer le bien-être des personnes au contact des animaux.

Où l'on découvre que les petites bêtes font souvent du bien aux grandes !

Je vais vers l’animal

L’association « Les Z’herbes folles » vous accueille le week-end tout au long de l’année à la ferme pédagogique du château de Marcouville (Pontoise) pour découvrir en famille plus de 100 animaux répartis sur un demi-hectare. Au-delà de ses missions d’animation classique auprès du grand public, l’association fait un travail régulier de médiation animale auprès des enfants, des publics en situation de handicap et des retraités.  A la Ferme, tout est prévu pour que la personne en médiation, quel que soit son âge ou son état de santé, réalise une action simple au contact ou avec les animaux, dans une ambiance détendue où le plaisir domine. « On est dans du vrai, ce n’est pas un jeu. Il est important que chaque activité proposée ait un sens » explique Sophie Lamidey, animatrice nature de la ferme.

Saviez-vous que panser un cheval ou un âne peut aider des personnes autistes à mieux prendre conscience de leur propre corps, que donner des graines aux volailles demande un véritable effort de concentration particulièrement bénéfique aux personnes handicapées, que soigner ensemble un animal facilite les réconciliations, que nourrir des rongeurs peut donner envie à des personnes qui ne s’alimentent plus de retrouver l’appétit ?

Ce matin-là, Sophie montre deux petits moutons Thônes nés dans la nuit à l’étable et qui font déjà le bonheur d’une classe de maternelle tout juste arrivée à la ferme. Une autre animatrice prépare la visite d’un groupe de personnes souffrant de maladies mentales, en provenance de l’hôpital psychiatrique d’Argenteuil. A ces visiteurs, elle va confier la tâche de s’occuper des équidés – donner à manger au poney, panser le cheval, conduire l’âne – une manière originale de leur redonner confiance en eux-mêmes.

Ou l’animal vient à moi

L’autre ferme pédagogique du territoire, la ferme d’Ecancourt de Jouy-le-Moutier, n’hésite pas de son côté à « mettre en résidence » ses animaux pour pratiquer la médiation animale. C’est le cas au Foyer d’Accueil Médicalisé, situé au château de Menucourt, géré par la Fondation John Bost, qui accueille tout au long de l’année plusieurs espèces au sein du parc de l’établissement. Ainsi, la vache « Eden », les 6 à 8 moutons, les poules, les abeilles et, ces derniers temps un cheval de trait, jouent leur rôle « pacificateur » et thérapeutique doux auprès des résidents dans le cadre d’une médiation animale organisée deux demi-journées par semaine. « Les animaux deviennent leurs amis et des fois, les résidents nous font eux-mêmes des retours sur la santé des bêtes ! » confie Florian Cazimajou, animateur-conseiller de la Ferme, régulièrement en charge de ces médiations.


Avec l’aide d’un résident du Foyer d’Accueil Médicalisé de Menucourt qui lui tient fermement l’animal, Florian Cazimajou, animateur-conseiller de la ferme d’Ecancourt, coupe les ongles du mouton.© CACP

Jacques Doury, le directeur du Foyer, précise que la médiation animale, tout comme d’autres activités organisées autour de l’éco-paturage et de l’environnement, sont inscrites au programme de son établissement depuis sa création en 2014. D’après lui, « le fait de proposer des activités en extérieur aux résidents améliore grandement l’ambiance générale du Foyer. Cela leur permet de sortir de leur esprit d’enfermement, de prendre l’air, de se rendre utile en conduisant ou nourrissant les animaux. La médiation animale les pousse aussi à aller vers l’autre ». Et Florian de conclure malicieusement en affirmant que lors des activités de plein air : « Il fait toujours beau ! », c’est-à-dire dans le corps et le cœur des hommes, des femmes, des enfants et des bêtes.

Plus d’infos sur la médiation animale à Cergy-Pontoise sur le blog Nature en ville à Cergy-Pontoise ici, ici et ici

Vous avez dit méditation animale ?

La médiation animale consiste à mettre en relation un animal (cheval, lapin, mouton, cochon d’inde, chèvre, chien, etc…) et un bénéficiaire (enfant, adulte) pour lui apporter principalement du bien-être. Cette rencontre est organisée et supervisée par un animateur-médiateur qui connaît parfaitement les animaux et peut veiller ainsi à leurs réactions, mais aussi à leur santé et à leur sécurité en séance de médiation.

La médiation animale est de plus en plus demandée par des professionnels de santé, de l’éducation nationale ou du secteur social (infirmier, médecin, orthophoniste, psychologue, psychothérapeute, ergothérapeute, instituteurs, éducateurs) pour soigner et éveiller.

Ces professionnels vont se servir de l’attrait naturel qui existe entre l’homme et l’animal pour améliorer le potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif des publics dont ils ont la charge. Être en présence et s’occuper d’un animal facilite la parole, l’expression des sentiments, fait travailler la mémoire, améliore la motricité ainsi que le repérage dans l’espace et dans le temps, apporte un moment de bien-être et de plénitude, canalise et temporise l’agressivité, les angoisses, les tensions, responsabilise, valorise et favorise un comportement social positif. L’animal va également procurer un sujet de discussion commun, neutre, entre le médiateur, le professionnel le cas échéant, et le ou les bénéficiaires de la médiation.

La médiation animale obtient de très bons résultats auprès des personnes âgées, mais aussi des personnes en situation de handicap, moteur, sensoriel, psychique, ou social.