Un laboratoire au cœur du patrimoine

Publié le 20 avril 2015

Comprendre les secrets intimes des œuvres d’art afin de mieux les conserver et les restaurer… Telle est l’ambition du nouveau laboratoire installé sur le campus de Neuville.

Développer de nouvelles techniques de restauration d’œuvres d’art et soutenir la recherche : tel est le but du laboratoire d’excellence Patrima que l’Université de Cergy-Pontoise (UCP) et ses partenaires – universités, musées – sont parvenus à mettre en œuvre dans le cadre des investissements d’avenir. Suite à ce succès, un projet d’équipement d’excellence baptisé Patrimex a pu être déposé. Ces deux programmes sont coordonnés au sein de la Fondation des sciences du patrimoine (voir encadré).
 
Patrimex met en réseau des plateformes technologiques – situées à Saclay, Champs sur Marne ou encore au Louvre – qui auscultent le patrimoine sous toutes ses formes, du monument au tableau, de la statue au manuscrit, en passant par l’instrument de musique ancien. L’installation de Neuville, subventionnée à hauteur de 215 000 euros par la Communauté d’agglomération, a vocation à rejoindre ce réseau. « Elle est même amenée à devenir le cœur du développement de Patrimex, explique Emmanuel Poirault, secrétaire général de la Fondation. Les nouveaux outils laser qui s’y trouveront seront développés pour répondre aux enjeux de caractérisation et de restauration du patrimoine matériel. Des relations avec d’autres secteurs économiques se mettent aussi en place, notamment celui de la cosmétique ».
 
Ausculter les matériaux
En pratique, les instruments seront utilisés pour caractériser l’état de la surface d’un objet, qu’il s’agisse d’une statue en marbre, d’une pièce de monnaie ou d’une peinture. « Ces lasers permettront de cartographier en 3D la structure de la surface des matériaux, afin de déterminer précisément leur état et leurs propriétés. Pour disposer d’informations particulièrement fines, l’un des laser est d’ailleurs monté directement sur un microscope », précise Nicolas Wilkie-Chancellier, chercheur et maître de conférences à l’UCP. Quelques échantillons sont déjà passés sous la lumière des lasers. « Nous avons étudié un morceau de la couverture en plomb de la cathédrale de Beauvais et un échantillon en marbre prélevé sur une statue du parc du château de Versailles afin de mieux comprendre les mécanismes de leur altération », ajoute le chercheur. « Grâce notamment à ce nouvel équipement, notre Fondation compte bien devenir une institution de référence unique en France et donner à notre pays un outil de rayonnement international dans le domaine des études patrimoniales », conclut Emmanuel Poirault. 

Les acteurs du patrimoine
La Fondation des sciences du patrimoine a pour ambition de structurer et de financer la recherche autour du patrimoine culturel matériel. Elle intervient dans 3 domaines : la connaissance, l’amélioration des procédés de conservation et de restauration et, enfin, la diffusion et le partage des savoirs. Les cinq membres fondateurs de la Fondation sont : l’université de Cergy-Pontoise, l’université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines, le Musée du Louvre, l’Établissement public du Château de Versailles et la Bibliothèque nationale de France.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Fondation des sciences du patrimoine